Petit bilan personnel de 2011 et prévisions pour 2012, à la va-comme-je-te-pousse. J’en profite pour faire un point sur mon retour en freelance cette année, j’espère qu’il pourra être utile à d’autres aventuriers tentés par l’expérience…
Attention, c’est plus long que l’année dernière. Commençons par une image pour faire passer la pilule :
Si vous suivez mon blog, vous êtes probablement au courant de quelques-uns des points que je vais aborder maintenant. Spoiler : c’est définitivement très nombrilo-centré, ça intéressera surtout ma maman (vous voilà prévenus).
La grande surprise de l’année (pour moi le premier) est certainement ma remise en freelance à temps plein en avril dernier, presque sur un coup de tête. Je pourrais détailler l’expérience qui fut la mienne en CDI chez Publicis pour justifier ce départ (comme Julien qui raconte ça très bien), mais la vraie raison est probablement que j’ai toujours souhaité redevenir indépendant, parce que le salariat ne m’a jamais convenu.
Un projet bien faisandé chez mon employeur suivi de quelques jours de vacances pour lever la tête du guidon, se regarder dans la glace et se poser enfin le salvateur « mais qu’est-ce que je fais encore là ? » : voilà qui a suffi à me faire prendre conscience que mon évolution au sein de l’agence était finalement arrivée dans une impasse (et ma lassitude à son paroxysme).
Accessoirement ce fut l’occasion d’expérimenter dans ma chair un problème hélas bien franchouillard, celui de l’absence en entreprise de réel débouché « senior » pour un développeur (front comme back d’ailleurs). Ce cancer décidément incurable pousse à remettre beaucoup de choses en question lorsqu’on n’a pas le goût pour les métiers du management, encore présentés comme seule destinée logique pour vieillir dans nos professions. Mais c’est un autre sujet (qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et semble même évoluer doucement ?), et finalement je ne me voyais pas m’enraciner en agence donc ça reste pour moi un symptôme collatéral.
Bref ! Le bilan après 9 mois de freelance :
Je fais 80% de mon chiffre d’affaire sur de l’intégration, le reste sur de la créa (identité, illustration, DA web). La créa est bien plus compliquée à cadrer que l’intégration, beaucoup d’affect entre en jeu et c’est épuisant à défendre (mais c’est certainement aussi parce que j’ai moins l’habitude). J’aime beaucoup cette possibilité d’alterner technique et créa, les deux se nourrissent mutuellement, j’espère arriver à faire du 50/50 un jour.
Le réseau, c’est la vie : si je me suis planté en 2005-2006 quand j’ai débuté en freelance, c’est parce que je n’étais pas mûr et surtout que je n’avais pas de réseau. Après 5 ans d’agence(s), mon réseau est béton et je ne prospecte jamais.
Les bons clients existent : ceux qui sont sympas, qui demandent et écoutent l’expertise et le conseil, qui ont des bons projets, qui cadrent, qui respectent, qui bookent et paient bien et à l’heure. Quand on y a goûté, on devient beaucoup plus exigeant avec les autres et on est beaucoup moins malheureux de les envoyer paître.
Les finances sont bonnes « malgré la crise » : sur 9 mois, j’ai fait 42k€ de chiffre d’affaire (et 0€ d’impayés), j’en suis très content. Si vous êtes intéressés par des chiffres concrets sur les rémunérations des professionnels de notre secteur, sujet encore ultra-tabou en France pour des raisons qui m’échappent toujours, lisez donc cet instructif thread sur Kob-One.
Télétravail, mon amour : ne pas prendre matin et soir un RER bondé réduit le stress et la fatigue d’environ 97%. Et augmente la productivité d’autant.
Être freelance et ne pas avoir de téléphone portable, en 2011 c’était possible, et même : pas gênant. En 2012, pour l’instant, aussi. On verra si ça dure…
Voilà, vous l’aurez compris : ce bilan est positif, je ne regrette pas une seconde ma décision et j’espère que 2012 consolidera tout cela et me prouvera qu’elle est viable sur le long terme.
Par ailleurs, en 2011 je listais une série de projets personnels que je m’assignais pour l’année et à ma grande surprise satisfaction, j’en ai réalisé une bonne partie.
Parmi ceux-ci :
Tapis Blanc : le site de mon copain photographe, qu’on pensait condamné à ne jamais sortir, est sorti. Si vous l’avez loupé, voici le billet de blog qui en parle.
Kez : le site de mon copain musicien, qu’on pensait condamné à ne jamais sortir, est sorti. Si vous l’avez loupé, voilà le billet de blog qui en parle.
W3qualité : le projet de portail sur la qualité web de Delphine et David a lui aussi vu le jour, un peu dans l’urgence pour commencer mais il va théoriquement évoluer rapidement. J’ai signé la DA du site (remplacé temporairement par un thème WordPress de base) et la com générale, vivement que j’y replonge.
Dans les trucs un peu moins réussis :
Trois Questions : après des années (!) de gestation, notre portail d’interviews de gens du web est finalement sorti. J’en étais bien content, j’adore interviewer des personnes dont j’ignore les métiers, relire, corriger, apprendre, c’est passionnant. Hélas après quelques mois de belle activité, ce projet se meurt. Je suis surpris de constater à quel point il faut relancer, motiver, traîner parfois les gens pour les faire parler de leur métier ; tout cela demande une énergie folle pour des résultats finalement maigres en volume (une interview par mois quand ça allait, zéro interview depuis novembre). Bref, je suis assez dépité, déçu et je n’y crois plus très fort pour tout dire.
Twitfat : j’avais promis qu’on ré-attaquerait le site avec Olivier, mais on n’a rien fait. Ça arrive !
Dans les trucs non-prévus :
Opération « Stickers Géniaux » : j’ai lancé cette opération de stickers anti-pub gratuits sans trop y réfléchir en même temps que j’ai refait mes cartes de visite. Et alors que je pensais faire un buzz d’une petite semaine maximum et me retrouver avec des wagons d’autocollants sur les bras, ça cartonne : je continue à recevoir chaque jour entre 2 et 6 enveloppes de demandeurs, ça fait bien plaisir et ça me donne envie de recommencer ce genre de projet idiot et désintéressé.
Un chat : oui, désormais j’ai un chat. Elle s’appelle Denise.
J’essaie depuis quelques mois de ravaler la façade de ce site qui commence à m’énerver et ne colle plus à mon positionnement professionnel. J’ai entamé le travail mais je n’arrive pas à avancer aussi vite que je le voudrais, à cause d’un emploi du temps surchargé et d’un projet sûrement trop ambitieux (refonte graphique et technique complète, responsive design, etc.). Bref, 2012 doit voir STPo v4 naître, c’est dit !
Autre projet que j’aimerais faire éclore en 2012 : celui d’un site web informatif à destination des professionnels non-spécialisés dans le web et qui font appel à des prestataires pour créer leur site. Leur donner des repères sur comment on fait un site web, quels sont les différents métiers en jeu, comment choisir son prestataire, combien ça coûte, comment éviter d’aller dans le mur comme on le voit encore trop souvent… Tout ça en faisant participer la communauté, dans le but d’avoir à la fois quelque chose de compréhensible au plus grand nombre et de suffisamment pointu pour être utile. Ça me tient bien à cœur, j’espère trouver le temps de monter ça.
Voilà, je crois que j’ai terminé, j’ai été (beaucoup) plus long que je ne le pensais, bravo si vous êtes arrivés jusqu’au bout…
Et en route !
Posté le 14 janvier 2012
Beau bilan.
Bravo pour ces projets menés à bien, courage pour ceux qui restent.
CE CHAT S’APPELLE INDIANA !
C’est quad même pas compliqué de lui laisser son nom de baptême au lieu de l’affubler d’un ridicule sobriquet.
Yeah le back to freelance fût bon donc ! Que ca continue !
Merci de nous confier ce beau bilan et bravo pour les projets ! Hmm… ça a un petit goût de « reviens-y » !
:+1: comme on dirait sur github 🙂
Bon alors :
Troisquestions je dis comme toi. On a fait ce qu’il fallait pour que les gens dont on ne parle pas puissent parler, on leur a tenu le micro. Maintenant tant pis, au moins on l’aura fait.
site web informatif à destination des professionnels non-spécialisés dans le web et qui font appel à des prestataires pour créer leur site: oh oui oh oui, au lieu d’une charte jamais vraiment lancée ni finie #troll.
Je viens de découvrir ce blog, vraiment sympa ! Bonne continuation pour tes prochains projets.
Très bon article Christophe, tiens-moi au jus pour ton passage de statut, moi je commence le mien en 2012…
cette manie de mettre en gras certaines partie de phrase me rappel quelque chose……
quand je vous lit décrire votre métier de freelance je regrette la simplicité de ma monotone vie de salarié, (mais comme je suis un gros feignant je ne la quitterait jamais)
Salut Stpo, je te suis depuis déja quelques temps sur la toile et je vois que rien est figé dans la profession du web, ni le métier, ni même les acteurs qui le constituent et c’est formidable. Passez en freelance aurait pu être un pari risqué mais apparement, tu as l’air d’avoir gardé la tête haute 🙂 Bravo !
Ps: j’apprécie tes illustrations et ton blog bd, dommage que les mises à jour soient tant espacées. ^^